Réponse à la cour des comptes sur l'élevage français
Ce rapport vient télescoper les propositions formulées dans le cadre de la concertation du PLOAA qui s’expriment très favorablement pour le maintien de l’élevage en Grand Est. Incohérence.
“ La décapitalisation de l’élevage, c’est l’appauvrissement de nos territoires “
Si la Cour des Comptes reconnaît la fragilité économique des élevages français, les préconisations du rapport proposent une décapitalisation assumée du cheptel français. Mais en Grand Est, cette décapitalisation est déjà naturellement à l’œuvre depuis 2017, au rythme de 3% annuel (2% pour les Vosges), au gré des divers aléas économiques et climatiques.
L’encourager, c’est accélérer le déséquilibre et les importations de produits laitiers et carnés. Ces importations déjà en forte progression se font au détriment du tissu économique local, notamment les PME de l’industrie agroalimentaire. Pour rappel dans les Vosges, l’industrie agroalimentaire a une place importante avec près de 4000 emplois, grâce entre autres aux 4 laiteries et 2 abattoirs.
L’encourager c’est aussi accepter l’idée à termes de la transformation de nos paysages vernaculaires et plusieurs fois séculaires façonnés par l’élevage.
“Une stigmatisation dangereuse”
Il est désolant de constater que l’élevage est à nouveau stigmatisé, particulièrement dans le contexte où 1 agriculteur sur 2 partira à la retraite d’ici 2030. De tels propos pénalisent l’attractivité d’un métier pourtant essentiel à nos territoires, où l’on ne compte qu’1 installation pour 3 départs à la retraite (Dans les Vosges, on compte 1 installation pour 2 départs).
L’installation et le rajeunissement sont indispensables pour transmettre et renouveler les savoir-faire, au bénéfice de la souveraineté alimentaire, de la richesse et de la diversité de nos produits.
L’attractivité du milieu agricole est un enjeu d’avenir, tout comme son accompagnement, pour faire face aux enjeux d’avenir et maintenir la vie dans nos territoires ruraux.
“Un métier essentiel pour relever le défi du changement climatique”
Si le soutien public à l’élevage diminue, c'est notre avenir qui est en danger.
Moins d’élevage aura pour corollaire, moins de surface en herbe, or l’élevage est au cœur des enjeux d'adaptation et d’atténuation du changement climatique. Il est vecteur de solutions bénéfiques et durables pour les territoires : poumon vert pour les centres urbains, prévention des inondations des villes, stockeur de carbone, préservation des sols, de l’air, de l’eau, de la biodiversité, entretien des prairies, paysages ruraux, etc.
L’alimentation est un système à somme nulle. Moins produire chez nous, c’est admettre de produire plus ailleurs dans des conditions de respect de l’environnement discutables.
Plutôt que de stigmatiser, nous devons ensemble imaginer et construire, des approches systémiques, transversales et territoriales qui seront créatrices de valeur pour tous.
“Notre engagement en faveur de l’élevage en Grand Est “
Les chambres d’agriculture du Grand Est s’engage pour accompagner les éleveurs, acteurs essentiels à la vitalité de nos campagnes.
Comme annoncé au salon international de l’agriculture, au côté de la Région Grand Est, nous accompagnerons 2 000 exploitations de polyculture–élevage dans l’adaptation et la transformation des métiers et des fermes, face aux défis du changement climatique, de la souveraineté alimentaire et de la multi-performance (environnementale, sociale et économique).
L’enjeu est aussi de pouvoir encourager l’émergence de nouvelles vocations vers des professions mêlant complexité, technicité et passion, métiers essentiels pour l’alimentation, la vigueur des territoires ruraux et le bouclage des cycles agronomiques.
Ce programme opérationnel et ambitieux sur 3 ans permettra d'entraîner massivement les exploitations agricoles du Grand Est dans une transition durable vers la multiperformance, avec comme finalité que 100% des fermes accompagnées soient également attractives et transmissibles.