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Maïs : Ensiler ou attendre ?

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Les chantiers d’ensilage ont déjà commencé dans certains secteurs, mais à l’image des dernières précipitations l’avancement en maturité des maïs est particulièrement hétérogène à travers le département.

 

Les règles de décision pour la planification de vos chantiers d’ensilage ne doivent pas changer. Il revient à chaque éleveur de vérifier l’état de ses maïs en observant au cœur de la parcelle le gabarit des plantes, l’état du feuillage, la fertilité des épis et le remplissage des grains. Observer ses plantes est une aide précieuse pour l’estimation de sa date de récolte. La couleur des spathes et des feuilles sous l’épi et l’état de dureté des grains permettent d’appréhender la maturité du maïs.

En conditions normales ou proches de la normale, à l’approche de la « maturité fourrage », c’est l’évolution du remplissage du grain qui entraîne l’élévation de la teneur en MS de la plante entière. L’effet dû au desséchement de l’appareil végétatif reste modéré. Même avec 75 % de feuilles desséchées (couleur brune), la teneur de la fraction « tiges + feuilles » n’excède pas 31 – 33 % MS.

Dans l’appréciation visuelle, il convient donc de ne pas accorder trop de poids à l’état du feuillage.

Le diagnostic se fera au regard du nombre de grains viables sur l’épi et du gabarit de la plante.

Exemple 1 : une plante de grand gabarit (> 2,5 m) mais avec un épi ne présentant pas ou peu de grains (< 50 à 100 grains), ne verra sa teneur en MS atteindre ou dépasser 30 % que lorsque plus de la moitié de ses feuilles seront complètement desséchées (couleur brune). Notons également la grande sensibilité de la teneur en MS de ces plantes en fonction des conditions climatiques du moment. Une rosée abondante ou une pluie peuvent faire reculer fortement la teneur à MS aux alentours de 20 %, l’effet « tampon » de l’épi n’étant pas ou peu assuré.

Exemple 2 : à l’opposé, une plante de gabarit moyen à petit (< 2 m) et avec un épi bien rempli (> 300 grains) verra sa teneur en MS davantage dictée par la maturité du grain que par l’état de son appareil végétatif. Il conviendra alors d’accorder davantage de jugement à l’observation des grains qu’à celle du feuillage.

Enfin, dans le cas d’un retour de pluie après une période sèche, la plante va reprendre de l’humidité par sa partie « tige + feuilles » (phénomène d’éponge) et le taux de MS de la plante entière va alors baisser de plusieurs points, en fonction du rapport grains / « tige + feuilles ».

Quelques repères indispensables :

- 1er cas « critique » :

Maïs en double culture derrière ray grass/seigle ou semis trop tardif :

Le maïs est desséché, de petite taille (environ 40cm à 1m), les feuilles de base sont jaunies, les autres feuilles sont tordues et ne s’étallent pas la nuit. Le maïs n’est globalement pas ou mal fleuri, pas fécondé. Dans ce cas il n’y a plus rien à attendre pour les épis, il faut profiter du stade jeune de la plante pour récolter de la cellulose digestible.

- 2 ème cas Parcelle en sol superficiel, début d’un fort desséchement sur certaines zones de la parcelle, plante en souffrance

Le maïs présente des feuilles vertes jusqu’à l’épi, voire en dessous, de taille moyenne, les feuilles s’étalent la nuit, la fécondation est correcte ou incomplète. À SURVEILLER Dans ce cas, l’objectif est d’atteindre la maturité du grain, attention tout de même à ce que le maïs ne sèche pas sur pied.

- 3 ème cas Plante relativement verte, maïs est globalement vert, de taille normale, bonne fécondation

Fixez la date de récolte en fonction de la maturité du grain.

Comment estimer le futur rendement de ses parcelles ?

L’estimation du rendement au champ peut se faire sur pied en se basant sur le nombre de grains au m2, premier facteur de variation du rendement. Le comptage des grains est possible dès trois semaines après la floraison femelle, et ce jusqu’à la récolte. Un comptage au plus près de la récolte sera toujours plus précis.
Le développement végétatif n’est pas un bon indicateur. Un gabarit moyen peut parfois cacher un nombre de grains par m² correct. Mais cette année, ce sera parfois l’inverse, des maïs bien développés, à gabarit correct au stade floraison, pourront être peu pourvus en grains, suite aux problèmes de fécondation engendrés par le déficit hydrique et les fortes températures.

Pour une estimation convenable du nombre de grains, il faut réaliser les mesures dans plusieurs zones représentatives de la parcelle, en excluant les bordures.

  • Compter le nombre d’épis par m² sur au moins trois fois dix m² (exemple : 13,33 m x 0,75 m d'écartement). On ne compte pas les épis de moins de 70 grains.
  • Compter le nombre de grains par épi sur au moins trois séries de vingt épis consécutifs (nombre de rangs x nombre de grains par rang ou couronne). On ne compte pas les grains avortés (sommet d’épis).
  • Calculer le nombre de grains/m² = nombre moyen d’épis/m² x nombre moyen de grains/épi

La grille d’estimation du rendement plante entière, au stade récolte fourrage, à partir du nombre de grains/m² comptés, est le résultat de nombreuses années de pesées au champ. Elle prend en compte le développement de l’appareil végétatif et un niveau de remplissage des grains correct. En fonction des conditions de remplissage, pour un même nombre de grains, le poids des grains (PMG) et donc le rendement peuvent varier fortement, c’est pourquoi des fourchettes sont proposées.